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Prix du gaz et de l'électricité « Même si le pic est derrière nous, la crise énergétique n'est pas terminée »

Les éleveurs ont dû s'adapter face au prix de l'électricité. (©Pixabay/analogicus)

La crise énergétique est-elle derrière nous ? Quelles améliorations pour le monde de l'élevage ? Philippe Chalmin prend la parole dans le podcast « La voix de l'élevage ».

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Quel avenir se profile pour l’élevage sur le plan énergétique ? Éléments de réponse avec Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’Université Paris-Dauphine et président du cercle Cyclope, spécialisé dans l’analyse des matières premières et de leurs coûts. Il témoigne dans le podcast du Space La voix de l'élevage : « La crise énergétique n'est pas terminée, même si le pic est probablement derrière nous. »

La crise actuelle est selon lui équivalente aux chocs pétroliers des années 70 à la différence qu'elle concerne aujourd'hui le marché du gaz, et par conséquent l'électricité.

Des prix qui resteront plus élevés qu'avant

« Jusqu'à présent, ceux qui avaient des contrats n'étaient pas très regardant de par la stabilité des prix, mais en 2022 ils ont connu des hausses considérables. Les particuliers sont protégés par le bouclier tarifaire, mais pour les entreprises c'est différent : elles ont découvert les joies de l'instabilité des prix. »

Et pour Philippe Chalmin, ces derniers ne redescendront pas comme avant : « Même si on constate aujourd'hui une détente des prix, on reste loin des niveaux d'avant. À titre de comparaison, on était en 2010 à 10-15 €/mWh de gaz naturel contre 40-50 €/mWh aujourd'hui (et à plus de 300 € au niveau le plus haut de 2022). »

La production d'énergie comme opportunité pour les éleveurs

Du côté de l'élevage comme partout ailleurs, il a fallu s'adapter et limiter autant que faire se peut sa consommation d'énergie. Il y a aussi eu des aides et subventions et une certaine répercussion sur les prix (bien que celle-ci soit insuffisante pour les éleveurs). Mais pour le professeur, les éleveurs ont une carte à jouer : celle de la production d'énergie. « L'Europe a pris conscience de la transition énergétique et du danger de se reposer uniquement sur l'utopie du gaz naturel russe pas cher. Un peu tard certes car ça nous a coûté cher, mais cela devrait favoriser l'accélération des innovations. Par exemple, un projet de méthanisation mettra moins de temps à se valider qu'avant. »

« Nous ne sommes pas sortis de la crise », martèle Philippe Chalmin. « Nous abordons l'été et l'hiver prochain avec des stocks relativement importants, donc nous sommes en situation de relative détente, mais reste à savoir comment va évoluer le marché. Nous ne reviendrons pas au prix du gaz (et donc de l'électricité) de 2010. Mais il y a un autre éléments à avoir en tête qui joue en faveur du monde agricole, c'est l'augmentation du prix du carbone... »

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